Comme chaque année nous revoilà avec le sempiternel téléton. Au risque de paraître un vieil imbécile je m’insurge contre ce genre de quête et ce pour plusieurs raisons.
La première concerne nos gouvernants qui, de manière insidieuse, utilisent les collectes nombreuses et variées pour ne pas assumer une des  tâches qui leurs sont pourtant dévolues qui est d’assurer une vie décente aux concitoyens. Ainsi l’état ne participe pas à l’effort commun et peut disposer à sa guise des sommes qu’il devrait y consacrer.
Au passage ces grandes émissions remettent sur le devant de la scène tous les personnages connus et moins connus pour nous rappeler qu’ils existent, mais pas sans nous.
Une autre raison est que les recherches fondamentales réalisées avec les dons de tous les participants profitent gracieusement aux laboratoires pharmaceutiques et pas toujours pour la mise en circulation de médicaments en relation avec le but de la quête. Par ailleurs, les dits laboratoires,  font donc de substantiels bénéfices avec une recherche qu’ils n’ont pas financés mais qui leur sert à  la mise au point de substances distribuées ensuite qu’è certain demandeurs ayant le pouvoir d’acheter. La solidarité dans ce cas est bien ciblée. Sinon voyez les péripéties pour la trithérapie dans les pays pauvres et le refus d’autoriser les états souverains à fabriquer des génériques.
Encore une des raisons pour laquelle je me refuse à cautionner ces collectes réside dans l’appareil, souvent pléthorique, qui environne les collectes tant en personnels qu’en moyens pas toujours très clairement justifiés. Les exemples de « déviations » de fonds pour des intérêts purement privés sont suffisamment nombreux. En corollaire, la clarté et limpidité des investissements en toute relative lorsque le citoyen lambda réclame des éclaircissements.
Ensuite, et pour clore ma liste, souvent le but du premier mouvement est on ne peut plus louable et généreux puis malheureusement on assiste après à une institutionnalisation de ce premier geste.
J’ai le souvenir cuisant de cet énorme mouvement qu’a lancé le regretté Coluche. Il avait pourtant déclaré que les « restos du cœur » devaient être une mesure transitoire pour impulser une loi dans ce sens. Depuis ce temps, les bénévoles sont toujours là, les restos aussi, les gens assistés plus nombreux encore et  la loi n’existe pas.
J’imagine aisément la tonitruante polémique qu’il n’aurait pas manqué de lancer à ce propos. Si son humour n’était pas des plus conventionnel il avait l’œil acéré et la langue vive et piquante.
Enfin, il me parait pour le moins étonnant de constater que l’on sache trouver quelques dizaines de MILLIARDS D’EUROS pour sauvez les banques ou des entreprises mais pas pour aider les plus démunis ou tout simplement les citoyens. Que l’on élabore des plans d’urgence que dans un seul et même sens, celui du profit en ignorants avec superbe la plèbe et ses problèmes.