Mettre Bové dans le même sac que De Villiers et Le Pen me paraît pour le moins saugrenu.

Ca n'est pas parce qu'ils voteront non à ce texte qu'ils sont semblables, or, dans ton post, on dirait que tu les considère de la même façon. C'est bien méconnaître les idées des uns et des autres.

D'autre part, je voudrais apporter une précision (qui a certainement déjà été apportée ailleurs) : ce n'est pas parce qu'on est contre le texte proposé qui est un texte d'inspiration libérale, qu'on est contre l'Europe. Cela n'a rien à voir.

Je me sens farouchement européen parce que je n'aime pas le monde que me préparent les Etas-Unis d'un côté et l'Asie de l'autre, mais je n'adhère pas pour autant aveuglément à ce projet de constitution.

Il se trouve que pour le moment ma religion n'est pas faite. Je dirais qu'à l'heure actuelle j'hésite entre le non et le vote blanc. Comme la quasi totalité des gens qui se déplaceront pour aller aux urnes, je n'aurai pas lu ce texte long et fastidieux. Je déteste l'idée de voter pour parce qu'untel a voté pour ou de voter contre parce que l'autre aura voté contre; c'est une forme de panurgisme qui bloque la réflexion.

Alors que faire ? Comment accorder la flemmardise qui m'interdit la lecture (et la compréhension, parce qu'à première vue, il faut plusieurs lectures pour certains passages) avec mon désir d'user et d'abuser de l'outil démocratique que constitue le référendum.

Ma méthode personnelle est de choisir quelques points très ciblés qui me tiennent à coeur : l'écologie, la mondialisation, l'aide aux pays défavorisés, la solidarité, et, de manière plus vaste, l'humanisme et de voir comment ce texte aborde ces sujets.
Ca n'est peut-être pas fantastique comme méthode, mais c'est le meilleur compromis que j'ai trouvé.

Je suis allée sur le site officiel, et j'ai téléphoné au numéro spécial : 0 810 2005 25 (prix d'un appel local).
Et là, j'ai demandé mon exemplaire à moi.
Sinon, le traité est en ligne : bon appétit!

Mais sérieusement, qui va se prononcer réellement en fonction de ce que contient ce fichu texte? Qui va se le fader de part en part?

Moi déjà et tout les étudiants en droit que je connais!

La médiatisation (et même à une époque l'hyper médiatisation) de José Bové n'est pas que le fait de José Bové, mais également des médias.

Moi, j'ai fait le chemin inverse de toi. José Bové m'énervait un peu au début: le voir dans la petite lucarne, à la radio ou dans les journaux répéter toujours les cinq mêmes phrases était assez horripilant. Mais, le fond de ce qu'il disait était en accord avec ce qu'intuitivement je pensais. Je me suis donc intéressé plus au personnage et j'ai recherché ses écrits et ses discours, ses faits et gestes dans la totalité. Et c'est là que j'ai pris goût au bonhomme qui est à plusieurs lieues de l'image médiatique qui ressort de ses apparitions.

Avec le net, c'est assez facile et je te conseille également un beau bouquin de photos dont il a rédigé la partie rédactionnelle et qui décrit assez bien son itinéraire et ses idées : les références du livre: ça s'appelle "Nous, paysans", ça a été édité chez Hazan, fin 2000. D'autre part, il est co-auteur, avec François Dufour et Gilles Luneau, de l'ouvrage Le monde n'est pas une marchandise (éditions La Découverte, 2000).


Faut pas mal se méfier des médias, ils ont, à une époque, rendu Chirac sympathique, ils cherchent à rendre actuellement Sarkozy séduisant (et ça marche pour certains aussi bien à droite qu'à gauche), ils peuvent donc rendre quelqu'un repoussant.