Bonjour Ours-blanc et bienvenue ici.

Je dirais que toutes les filières qui ont à moment donné une réputation d'excellence et/ou de technicité véhiculent une image de masculinité. Je ne sais  pas trop comment exprimer cela, mais c'est un peu comme si les femmes devaient rester à leur place. Laquelle? C'est bien la question.
J'ai déjà raconté l'anecdote du contrôle de calcul (interro de math en primaire) : à l'époque, je suis une bête en logique, maths et sciences et personne pour jouer avec moi. Ce n'est pas de la vantardise, c'est comme ça... cela aurait pu tomber sur mon voisin de classe, mais non...

Bref, la maîtresse rend les devoirs, j'ai 10/10, comme d'hab' et voici ce qu'elle dit en le rendant : "c'est très bien... (petit silence)... pour une fille". Je pense toujours qu'elle voulait sincèrement me faire un compliment, mais je l'ai vraiment pris comme une giffle : c'était très bien tout court; même si j'avais été un nain hydrocéphale ou un cheval boiteux... Mais elle avait intériorisé une certaine idée de la hiérarchie des savoirs et des aptitudes en fonction du sexe.... et me le renvoyait en pleine poire.

Je pense que tout au long de notre maturation vers l'âge adulte, on pousse les petits garçons vers les métiers nobles de la rigueur et de la pensée scientifique et qu'on aménage gentiment des filières compassionnelles, sociales, douces et féminines pour les petites filles.

L'informaticien a aussi une image, une représentation sociale (def dans le mémoire du haut, en PDF!)... et ce n'est pas une femme!

Bon, ce n'est qu'une hypothèse... et les mentalités changent, aussi!

Les parents n'agissent pas du tout de façon inconsciente : je me bats pour que ma fille puisse jouer avec des voitures radiocommandées qui brillent comme des bagnoles de rappeurs hispaniques si tel est son bon plaisir. On me fait juste aigrement remarquer que si elle est homo, ce sera de ma faute... ce qui sous-tend en plus l'idée charmante que le lesbianisme est le fait de garçons manqués!!!

Dans les attitudes, discours et pratiques, on continue à valoriser des modèles éculés de la féminité et de la masculinité; avec, en prime, une hiérarchisation entre les deux (le sexe faible!!!!)

On ne valorise pas la femme de pouvoir (le pouvoir est un attribut masculin) et ensuite, on s'étonne de n'en pas trouver dans les organes de décision.
Il y a peu de femmes chefs de file de quelque chose, parce que ce n'est pas un modèle valorisé. On valorise par contre beaucoup la gentille assistante, docile, effacée et efficace, qui va chercher les infos, les mettre en forme, prendre les contacts, rédiger les rapports à partir, parfois, de vagues indications, pour l'homme viril, dirigeant et efficace. La femme a "naturellement" un rôle de second, d'éminence grise. Qu'importe si elle fait tout le boulot, les lauriers sont pour l'homme.

Le corollaire de tout cela, c'est que les femmes à aptitude dirigeante sont peu attirées par le côté décorum du pouvoir, l'aspect distribution des médailles en chocolat. La discrétion est tellement valorisée pour nous. Du coup, même quand il y en a, on ne les voit pas, car elles ne cherchent que très rarement à se mettre en avant.

Pour finir, je dirais que rien n'est fait concrètement pour arranger les choses, parce que les hommes sont très avides de conserver le hochet du pouvoir : regarde les binômes des cantonales! Parité oblige, il en faut un de chaque. Du coup, les hommes sont tête de liste et les femmes suppléantes. Jusqu'à présent, j'ai surtout rencontré des hommes très avides de parler d'eux, de leur carrière, de leur projets, assortis de femmes-tapisserie qui ne pipent mot et dont on ne connait que l'état-civil!

Allez voter, qu'ils disaient... pfff