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#1 15-10-2004 09:27:16

Monolecte
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Lieu: Groland
Date d'inscription: 22-05-2004
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La guerre comme vecteur du néolibéralisme

J'ai trouvé cet excellent texte sur HNS, un autre site de news.
Il s'agit d'une analyse très fine de la situation en Irak, loin des clichés et du manque de recul des médias traditionnels. Le parallélisme avec le cas Argentin est particulièrement pertinent.
Le texte est  un peu long, parfois ardu, mais j'estime qu'il est nécessaire que vous fassiez l'effort de vous accrocher jusqu'au bout!

J'espère que vous serez nombreux à le lire et que nous en discuterons ensuite!

NB : du coup, j'ai ajouté HNS sur mon filinfo!


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#2 15-10-2004 09:43:12

Monolecte
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Lieu: Groland
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Re: La guerre comme vecteur du néolibéralisme

Extrait!

Car cette chose incroyable est arrivée en Argentine ou un pays entier a rejeté le néolibéralisme, et je dis « rejeter le néolibéralisme » car la révolte là-bas n'a pas suivi le modèle traditionnel d'une révolte populaire comme à Prague durant la Révolution de Velours, à savoir la population investissant les lieux du pouvoir et disant « nous voulons ces dirigeants dehors, et nous voulons mettre en place notre homme ». Ca c'est le déroulement traditionnel. Mais en Argentine ça s'est passé totalement différemment. Le peuple a investi les lieux du pouvoir, il non seulement viré le pouvoir en place mais également les dirigeants suivants. Ils ont eu 5 présidents en 3 semaines et leur leitmotiv fut « que se vian todos » (qu'ils s'en aillent tous), car ils avaient déjà vécu ce que nous avons tous vu de nombreuses fois, c'est à dire désigner leur dirigeant et se rendre compte qu'il avait intrigué en coulisses et qu'ils allait juste continuer sur le même modèle économique.

Donc le processus est né, une discussion vraiment intéressante sur la démocratie participative comme réponse à la crise évidente de la démocratie représentative. Le néolibéralisme provoque une crise de la démocratie représentative car quel que soit le pouvoir élu, les politiques restent les mêmes. Ce sont donc des crises jumelles dont les modèles ont été rejetés avec beaucoup de puissance et de créativité : des assemblées de voisinage ont commencé à apparaître partout dans la ville et les gens ont instauré des votes pour tout et une vraie réflexion sur le devenir d'un pays régi par la démocratie participative.


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#3 15-10-2004 09:50:42

Monolecte
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Re: La guerre comme vecteur du néolibéralisme

Sur l'auto-gestion des entreprises

Le mouvement restait fort et croissant dans les usines occupées. Pour ceux qui n'en auraient pas entendu parler, ce qui s'est passé en Argentine est un phénomène très remarquable depuis la crise économique. Ce n'est pas historiquement nouveau, en fait le mouvement coopératif est très fort comme vous le savez. Je pense qu'il y a quelque chose d'unique dans la manière dont les lieux de production ont été convertis. A mesure que la crise économique s'approfondissait, les usines fermaient très rapidement et les travailleurs se rendaient compte que s'ils perdaient leur job, ce n'était ni plus ni moins qu'une mise à mort. Ils n'auraient aucune chance de retrouver du travail dans ce climat. Donc dans quelques usines, les ouvriers se sont enfermés en refusant d'être licenciés. Ils dirent à leur chefs « vous pouvez partir mais nous gardons les machines ». Ce qui était génial dans ce processus c'est qu'il était l'inverse d'une grève traditionnelle, et d'ailleurs les réquisitions par les ouvriers ont souvent été menées à l'encontre des syndicats qui voulait plutôt négocier un accord mais pas réellement remettre en cause la fermeture.

Dans une usine de vêtements appelée « Brookmen », la plupart des immigrées boliviennes n'avaient pas été payées depuis des semaines et elles n'étaient de toute façon pas payées assez pour assurer leur transport par bus jusqu'au travail. Un jour elles sont toutes allées voir le patron, M. Brookmen, et en lui disant « vous devez au moins nous donner une indemnité de transport pour nous rendre au travail », et M. Brookmen a dit « ok, je reviens.. » et il n'est jamais revenu ! Elles ont attendu, attendu... Un des vigiles de l'usine voulait rentrer chez lui et elles lui dirent « pourquoi tu ne nous donne pas les clés ? », ce qu'il a fait et elles ont donc occupé l'usine pendant plusieurs jours en attendant. Pendant ce temps, elles ont réalisé qu'elles pouvaient faire tourner les machines parce que c'était exactement leur travail. Et elles ont commencé à relancer la production elle-mêmes, à faire rentrer de l'argent et à le faire bien. Cecilia Martinez, une des leaders du mouvement de Brookmen dit dans notre film « je ne vois pas en quoi le boulot des patrons est compliqué, il suffit d'additionner et de soustraire, c'est simple ! »

Il y a une autre usine dans le sud de la Patagonie appelée « Zanon », une usine de céramique où il s'est passé a peu près la même chose alors que le patron allait fermer l'usine et partir au Chili ce qui a provoqué l'occupation de l'usine par les ouvriers. Ils ont dit « nous gardons les machines, nous allons continuer de les faire tourner ». Les communautés locales les ont soutenus car tous leurs fournisseurs et distributeurs ne voulaient pas perdre une ressource industrielle importante pour la région. La police est venue pour les expulser et toute la ville a protégé l'usine avec des lances-pierres. Ils ont ces lances-pierres avec des petites balles de céramique qui sont en fait utilisées dans la fabrication pour transformer l'argile en poudre. Ils se sont donc servis de cela, chaque ouvrier avait son lances-pierres pour repousser la police. Mais en fait ils avaient tellement de soutien que quand la police est arrivée pour les expulser - nous y avons assisté - elle est simplement repartie car il y avait des milliers de personnes à l'extérieur de l'usine.

De la démocratie en entreprise

Nous étions en Argentine durant une campagne fédérale, suivant cette usine et sa tentative incessante de construire la démocratie participative. Une chose, particulièrement en Amérique du Nord : nous parlons de démocratie mais nous l'avons exclue de l'endroit où nous passons la plupart de notre temps, c'est-à-dire notre travail. Aux Etats-Unis vous pouvez y subir un test de drogues, vous pouvez y être surveillés, vous n'avez absolument aucun droit civil à l'endroit ou vous passez le plus clair de votre temps. C'est donc intéressant de suivre cette expérimentation d'imbriquer la démocratie dans le tissu de votre existence, y compris le travail, chaque décision au sein de l'usine étant faite collectivement, ainsi que les combats qui en découlent, une sorte de définition profonde de la démocratie


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#4 15-10-2004 10:51:44

Monolecte
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Lieu: Groland
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Messages: 486
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Re: La guerre comme vecteur du néolibéralisme

Coïncidence ou signe des temps, un autre article sur le même sujet!

Les relations entre le militarisme, la guerre et le capitalisme retrouvent une nouvelle actualité en ce début de vingt-et-unième siècle. La « guerre sans limites », nouveau programme politique lancé par l’Administration Bush, marque un changement d’échelle dans le militarisme du capitalisme américain, et rappelle : plus que jamais, la mondialisation du capital et le militarisme apparaissent comme deux aspects de la domination impérialiste. Militarisme, capital et technologie Rosa Luxembourg rappelle que « le militarisme a une fonction déterminée dans l’histoire du capital. Il accompagne toutes les phases historiques de l’accumulation. »

...

Dans ce contexte, la « guerre sans limites » engagée par l’Administration Bush est à mettre en relation avec la trajectoire du capitalisme depuis vingt ans. Cette politique exprime les intérêts d’une oligarchie financière, dont les bases matérielles reposent sur le pillage des ressources naturelles (au premier rang desquelles figure bien sur le pétrole) et sur le paiement de la dette perpétuelle, fut-ce au prix de la mise en danger physique et même de l’existence de classes sociales et de populations les plus vulnérables. Le contrôle que les Etats-Unis et les autres pays dominants - la « communauté internationale » - sont en train d’exercer à travers des formes de gestion directe, de mandat ou de protectorat, a, encore moins que les conquêtes coloniales des impérialismes du début du vingtième siècle, la prétention et la possibilité de stimuler le développement économique des pays dominés. L’heure est plutôt, comme le continent africain en donne l’exemple tragique depuis vingt ans, au démembrement des Etats des « pays du Sud », qui ne peuvent résister aux conséquences de la domination des impérialismes. Les classes sociales dont l’existence repose sur un mode de domination sociale qui privilégie à ce point l’appropriation de la valeur créée par les producteurs, et encourage toujours plus la prédation rentière, ne peuvent qu’avoir des préoccupations de très court terme, sans égard pour les conséquences sociales et environnementales catastrophiques pour l’humanité. Elles ont besoin de gouvernements et d’institutions étatiques qui leur assurent la pleine jouissance et la sécurité de leurs droits de propriété. Plus le capital financier réussit à conforter et à étendre sa logique, et plus le besoin de la force armée grandit.

Finalement, ces deux textes finissent par rejoindre la réflexion que j'ai faite ce matin même dans le sujet de profundis sur ce forum. En y réfléchissant bien,  nous sommes en train de basculer dans un contexte de guerre totale, tant à l'international qu'en politique intérieure, tant la volonté des financiers d'exterminer populations et classes sociales intermédiaires est puissante!


Vox populi, vox dei...

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#5 15-10-2004 21:52:53

jean dornac
Grand guerrier
Lieu: Burdignes
Date d'inscription: 24-05-2004
Messages: 219
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Re: La guerre comme vecteur du néolibéralisme

Que dire de plus que ce que j'ai écrit il y a un instant dans la rubrique : de profundis ?

Si, une chose que je crois essentielle ! Si nous sommes convaincus, dès maintenant alors que tout n'est pas encore clair sur les plans des dirigeants nous concernant, il est urgent d'agir :
- Les "lundis de résistance" me semblent parfaitement adaptés, si la foule consent à prendre conscience et à enfin participer.
- Il serait des plus utiles que nous nous inspirions de l'exemple Argentin.

L'Argentine, pays économiquement comparable à la France, s'est écroulé en moins de dix ans sous l'effet des politiques néolibérales ! Nous ne serons pas épargnés et connaîtrons le même écroulement. Nos presque deux mille ans d'histoire n'y changeront rien ! Il n'y a donc que la résistance, dès maintenant, pour évacuer ce pouvoir et celui du medef qui pourront nous éviter le pire. Mais comme en Argentine, nous ne devrons pas laisser la place à des gens d'une autre couleur politique mais appliquant la même politique que ceux que nous aurons chassés.

Mais aurons-nous l'intelligence des Argentins ???


Créer, c'est résister ! Résister, c'est créer !
(devise des résistants)

J. Dornac

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#6 19-10-2004 20:40:56

michel 1955
Habitué
Lieu: Toulouse 31
Date d'inscription: 26-05-2004
Messages: 50

Re: La guerre comme vecteur du néolibéralisme

Je découvre grace à ce forum interne  :biggrin: ce site , les articles sur l'Argentine, qui me redonnent espoir,et...  cet article sur les ogm

Les Prérogatives Scientistes
Par Sylvette Escazaux


Gilles Mercier, chargé de recherche de l'INSERM, vient de publier dans l'Humanité [1] un article intitulé "OGM : l'obscurantisme ça suffit !", véritable diatribe contre tous ceux qui s'opposent de près ou de loin aux cultures OGM de plein champ.

Il faut lire cet article avec attention car il contient à peu près tout ce qui caractérise l'idéologie scientiste conduisant à réifier le vivant, non seulement à travers l'orientation de la démarche scientifique, mais également dans tous les aspects de la vie quotidienne.
Les propos de ce scientifique sont certainement sincères. Il croit profondément en ce qu'il dit et est réellement indigné de l'attitude des faucheurs volontaires. Il se sent "agressé" face à ceux qui, dit-il "s'arrogent le droit d'arracher les cultures d'OGM" et qu'il compare aux "gardes rouges". Il s'emploie donc, en vertu de sa connaissance "scientifique" du sujet, à démontrer que les arguments de ces obscurantistes ne sont pas pertinents. Le " Qu'en est-il réellement ? ", qui introduit son argumentation, laisse entendre qu'il se considère comme le dépositaire d'une interprétation de la réalité qu'il estime être LA réalité.
Implicitement cela signifie que l'interprétation de la réalité de ceux qu'il dénonce ne peut donc pas être LA bonne interprétation.

lire la suite
http://www.hns-info.net/article.php3?id_article=4534


Changer son monde afin de changer le monde
Agir par la consommation, ëtre consom-acteur et non plus (con)sommateur

amicalement toutes et tous
Michel

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