Hier je suis allé consulter un « toubib » que je considère comme un brave homme. Au cours de la consultation, dans la conversation qui, immanquablement, suit, nous avons abordé la prévision de la future médecine.
Là tout de go, il m’annonce la mort de la médecine que j’ai toujours connue. Il me déclare sans trembler que s’en est fini de la médecine pour tous en que nous nous dirigeons tout droit vers un exercice à l’Anglaise ou l’Espagnole. En clair une médecine à deux vitesses, avec le tout venant dirigé par un « tri » préliminaire vers des spécialistes peut nombreux et, soit incompétents soit désinvoltes.
Ne riez pas ! Je connais, j’ai donné alors que je vivais outre Pyrénées.
Et la médecine plus aisée où le client est cajolé par le praticien (d’ailleurs peut être aussi incompétent que l’autre vu que c’est parfois le  même mais à d’autres heures et tarifs)
Pour en rajouter une couche il me déclare que déjà quelques clients ne viennent le consulter que moins souvent et refusent des soins comme de la kinésie ou des spécialités pharmaceutiques déremboursées. 
Tout cela parce qu’il me mentionne que l’un des médicaments qu’il me délivre sur son ordonnance n’est pas pris en charge.
C’est alors que j’ai pris conscience de l’étendue du problème. Je le confesse jusqu’alors je n’avais pas pris la mesure réelle de l’impact sur nous de ces mesures d’économies. 
A ma grande honte j’étais aveugle. Plus par inattention que par désintérêt. Mais quand même inconscient de la grave dérive de notre système de santé.
Ce qui m’est particulièrement insupportable c’est que ce système n’a qu’une petite soixantaine d’années. Que depuis qu’il a été mis en place, les conditions établies lors de sa création, ont inexorablement étés revues à la baisse mais que les cotisations n’ont, elles, pas baissées. Que aucuns des « responsables politiques » qui y a participé n’est là aujourd’hui pour en assumer la responsabilité de la parole donnée.
Incidemment, il en est de même pour le régime des retraites. Celui-ci se dégrade régulièrement au point que le discours des jeunes (dont hélas je ne fais plus partie) est désabusé et soumis.
Je vous vois déjà me targuer de « don Quichotte » et vous avez raison ! Personnellement, je refuse avec force de me plier à ces dictats de politicaillons animés d’esprits de lucre. Avec mes petits bras et tout seul dans mon coin, au risque d’attirer l’attention de « Big Brother » je me révolte.
Je le vois bien lorsque je rouspète comme un vieux sacripant parce que ceci ou cela n’est pas de mon agrément. Lorsque je surveille d’un œil vigilant les « hôtesses de caisses » pour qu’elle ne se trompe pas d’article ou de prix (il en existe qui ne savent pas faire la différence entre de l’aillé et de l’oignon frais et c’est pas au même prix). Je gène, je perturbe la tranquille digestions de mes condisciples consommateurs. Je bouscule la tranquille passivité indifférente des concitoyens qui me lancent des regards noirs ou des propos aigres doux à l’enquiquineur que je suis. Ce qui d’ailleurs, ne manque pas de me faire réagir en vitupérant avec force contre l’imbécile indifférence de mes homologues qui se laissent passivement voler comme au coin d’un bois.
Je sais que ce que je dis ou même écris est inutile et tristement vain. Mais je me refuse à me laisser en un silence soumis, égorger (le mot est un peu fort je le reconnais).
Alors il me reste la satisfaction d’avoir poussé ma gueulante et de mépriser un peu plus les imbéciles heureux. Mon taux d’adrénaline redescend et mon cardiologue peu être rassuré car pour l’instant je peux encore le consulter, mais jusqu’a quand ?
Aller adessias !