Personnellement, je me sens citoyenne du monde. Je suis plus un être humain que quoi que ce soit d'autre.
Ensuite, parce que je suis un être humain, j'éprouve le besoin naturel d'avoir un port d'attache, un nid, mais c'est moi qui peux le choisir. Je suis du pays où je vis, j'en aime les parfums et les courbes tout en gardant la consience de l'immensité du monde autour.

Le régionalisme n'est pas forcément le repli sur soit, l'identité n'est pas forcément exclusive. Nous sommes tous plusieurs, multiples, dans nos rôles et nos statuts : enfants pour nos parents, parents pour nos enfants, collègues, amis, voisins, copains, nous cumulant les rôles par strates, nous pouvons donc avoir une identité en pelure d'oignon : humain, femme, européene, française, Gasconne de mon bled! Pas juste l'une ou l'autre chose , mais tout cela à la fois.
Et avoir une identité n'empêche pas d'avoir de l'empathie pour d'autres! Ce ne doit juste pas être un refuge contre le reste du monde, mais une manière d'y trouver sa place!

Pour ma part, je me sens citoyenne du monde. Je comprends le besoin, comme l'a dit Aggie, "d'avoir un port d'attache"....mais ce n'est pas un besoin que j'éprouve personnellement, peut-être parce qu'ayant beaucoup bougé pendant ma (courte) vie.... Quoi qu'il en soit, je pense que je pourrais m'épanouir ici, comme ailleurs, mais peut-être est-ce seulement le désir d'évasion de la jeunesse    et j'avoue moi-même avoir un attachement sentimental à ma région d'origine.

Les gens ont bien souvent du mal à se sentir "du monde"....pourquoi? Très certainement à cause de cette peur de l'autre alimenté par nombre de pouvoirs, et de ce grand principe du néolibéralisme, "peu importe que l'autre crève tant que toi tu réussis"...le tout bien sûr baignant dans l'ignorence de ce que peut être l'autre.

Quant à l'égalité et à la fraternité des hommes....il y aurait tellement à dire!....

Ce qui nous éloigne n'a qu'un nom : la peur !!!

Oui mais quelle peur? Car elles sont multiples et souvent inavouées!
Est-il plus facile de prendre le train pour aller vers un vers un congrés, ou je vais devoir prendre la parole et essayer de faire passer un messsage, plutôt que de prendre un billet d'avion pour l'Irak d'aujourd'hui?

Chacun va réagir différemment et l'un trouvera plus facile de prendre l'avion pour Bagdad, pendant que l'autre pensera insurmontable d'aller affronter une foule dans un amphi.

Certains se sentent isolés dans une tour d'immeuble, pendant que d'autres se sentiront merveilleusement bien dans une chaumière du larzac. Etre citoyen du monde ne me semble pas si évident que ça à matérialiser, car notre monde s'en va de travers, et n'est pas totalement sécurisant et sécurisé. Même si nous faisons confiance à nos institutions et à nos vies de Républicains en démocratie, il n'empêche que nous avons toutes et tous, un apriori sur certaines destinations, et sur certaines zones de non-droits s'installant un peu partout dans le monde, comme une flaque d'huile s'étendant sur une mare d'eau clair.

Je suis citoyen du monde, mais le monde me fait peur car je n'ai pas confiance en lui, car l'homme par ses travers guerrier, n'est pas recommandable.
Le lion est plus sain que nous, il tue pour se nourrir et nourrir sa famille, et quand il est repu toutes les gazelles de la brousse peuvent passer devant ses crocs, il ne lévera même pas les yeux.

Gazo

Le lion est plus sain que nous, il tue pour se nourrir et nourrir sa famille ...

... en fait, il fait surtout bosser la lionne 

C'était juste pour détendre l'atmosphère (qui n'en avait même pas besoin, après tout !)


Personnellement, je n'ai pas cette notion de "racines" ayant été trimballé depuis l'enfance (c'est dire si ça fait une paye !) à droite et à gauche, en haut et en bas.

Comme vous tous, je me sens citoyen du monde et faisant partie d'une communauté de pensée plutôt que d'une communauté géographique. Et cette communauté de pensée regroupe des gens d'horizons très différents.

Une seule chose cependant, je reconnais être né et vivre du "bon côté", c'est-à-dire dans un pays nanti, prospère où je peux manger à ma faim et nourrir ma progéniture (c'est que ça mange ces bestioles !).

Il est fort possible que si j'avais eu une autre vie, un autre destin, je raisonnerais autrement.